L’Education récolte quelques miettes parmi les 23 annonces du premier ministre pour la Seine-Saint-Denis
Le 31 octobre 2019, le premier ministre a annoncé 23 mesures pour la Seine-Saint-Denis dans les 4 domaines régaliens : police, justice, santé et éducation (le discours).
Le gouvernement répond ainsi au constat des députés François Cornut-Gentille et Rodrigue Kokouendo de mai 2018 : « La République en échec en Seine Saint Denis » débattu à l’assemblée en février 2019 (voir le débat) après avoir missionné le préfet pour construire des solutions avec les élus en particulier.
Les dernières annonces du premier ministre en Seine-Saint-Denis vont dans le sens d’une prise en compte du renforcement de l’engagement de l’état sur ce territoire.
Maintenant la FCPE de Saint Denis constate que ces annonces ne répondent pas à l’inégalité de traitement que subissent nos enfants au quotidien dans leur scolarité en Seine-Saint-Denis.
Nous reproduisons ici le verbatim des annonces du premier ministre concernant le domaine de l’éducation :
- La prime de fidélisation de 10000€ et priorisation des logements sociaux du département
- La préprofessionnalisation des enseignants
- L’enveloppe de 20 millions d’euros pour les écoles sur 10 ans
La première priorité du plan consiste à attirer et à fidéliser en Seine-Saint-Denis, y compris les meilleurs éléments de la fonction publique de l’Etat.
Disons les choses : les défis que je viens d’évoquer rendent l’exercice des missions des agents de l’Etat extrêmement difficiles. Des missions qui sont beaucoup plus ardues à exercer sur les plans professionnels et humains en Seine-Saint-Denis que dans les territoires qui connaissent moins de difficultés. Chacun a encore en tête les drames qui ont frappé la communauté éducative de Seine Saint Denis ces dernières semaines.
Les services de l’Etat ont beaucoup de mal à attirer des fonctionnaires et surtout à les retenir. Bien souvent, les postes ne trouvent pas preneurs ; ou alors y sont affectés les fonctionnaires qui sortent de l’école. Ainsi, 11% des postes relevant de catégorie C du TGI de Bobigny sont inoccupés. Et deux-tiers des enseignants sont des nouveaux professeurs. Dernier exemple : la moyenne d’ancienneté des agents du ministère de l’intérieur est de 2,7 années en Seine-Saint-Denis contre 7,4 années, par exemple, dans l’Essonne.
L’idée serait de verser cette prime – d’un montant de 10 000 euros – en une seule fois, à l’issue de 5 années de service effectif accompli. Je souhaite qu’elle bénéficie en particulier aux agents qui sont en « première ligne » de l’action de l’Etat, ou aux services de l’Etat qui connaissent des difficultés manifestes en matière de ressources humaines.
Le rapport du préfet préconise enfin d’accorder une priorité aux agents de la Seine-Saint-Denis dans l’affectation des logements sociaux de la région Ile de France. J’ai demandé au préfet de région de mettre en œuvre cette proposition pour le début de l’année 2020
Un dernier mot enfin sur les initiatives qui concernent l’éducation. Depuis la rentrée 2019, le ministère de l’Education a mis en place un nouveau dispositif de préprofessionnalisation des assistants d’éducation créée par la loi pour une école de confiance.
Le principe en est simple : il s’agit d’un pré-recrutement des jeunes étudiants de Seine-Saint-Denis qui veulent devenir enseignants.
On finance leurs études à partir de la deuxième année de licence grâce à des bourses et à un contrat de trois ans jusqu’au concours. En échange de quoi, ces étudiants s’engagent à exercer leur métier dans leur département durant 3 ans.
D’ici trois ans, cette mesure pourrait concerner 500 postes d’enseignants de Seine-Saint-Denis contre 200 aujourd’hui.
Enfin :
J’ai évoqué tout à l’heure le dédoublement des classes. Pour qu’il soit effectif, il faut aussi dédoubler les locaux. J’ai donc décidé d’accorder à votre département une enveloppe de 20 millions d’euros supplémentaires sur 10 ans, pour aider les collectivités à effectuer les investissements immobiliers nécessaires.
Ces annonces pour l’Éducation en Seine Saint Denis ne sont pas à la hauteur de l’urgence des besoins pour nos enfants.
Notre gouvernement n’a pas tiré de leçon des derniers drames qui ont affecté les élèves comme les enseignants dans le département !
La FCPE de Saint-Denis salue le début de solution proposée pour l’attractivité et la stabilité des postes des fonctionnaires sur le département. La compensation financière parait toutefois insuffisante. Les modalités pratiques de financement, et d’attribution posent encore question.
La FCPE de Saint-Denis reconnait l’engagement de l’éducation nationale via le dédoublement des classes de CP et CE1 de l’éducation prioritaire. Elle regrette pourtant que cela ne concerne pas toutes les classes de CP pour les établissements REP de la Seine-Saint- Denis. Même regret pour le dédoublement des Ce1 qui, dans le département, contrairement aux annonces du ministre de l’éducation, n’a pas eu lieu en REP à la rentrée 2019.
L’enveloppe de 20 millions d’euros destinée aux collectivités pour l’aide à la construction des classes dédoublées représente en moyenne 10000€ par école élémentaire REP ; des miettes donc pour les 440 écoles primaires du département dont plus de la moitié en éducation prioritaire !
La FCPE de Saint-Denis rappelle qu’à Saint-Denis la totalité des 35 établissements élémentaires sont en REP, les besoins restent énormes. La FCPE de Saint-Denis se questionne aussi pour la rentrée prochaine et l’annonce faite du dédoublement des élèves de Grande Section. Combien des 37 maternelles de la ville auront des GS dédoublées ?
La FCPE de Saint-Denis ne souhaite toutefois pas de traitement différencié du reste de la population. Nous, les parents FCPE, revendiquons ainsi :
- Que la totalité des heures d’enseignement allouées soit effective et cela dans la durée.
- Des enseignants ayant la même qualification et la même expérience que sur le reste du territoire.
- Que les réseaux d’aide RASED soit complétés et renforcés
- Que les élèves qui en ont besoin puissent avoir une place en UPE2A et en ULIS adéquate
- Des AESH formées et en nombre suffisant pour permettre de donner les mêmes chances à tous les enfants
- Des AED en nombre suffisant
Enfin, la FCPE93 bien que consultée au printemps dans le cadre du groupe de travail sur l’attractivité des fonctionnaires a été laissé à l’écart pour cette restitution. Sans invitation, les parents de la FCPE ont été laissés sur la dalle de la préfecture, encerclés par les policiers pendant le discours du 1er ministre et son départ ! Comment ne pas s’étonner de la place laissée aux parents dans ces annonces. ?
La FCPE de Saint-Denis se tient à disposition des pouvoirs publics pour discuter des difficultés que rencontrent au quotidien les parents d’élèves.